Histoire d'Annemasse

Retrouvez un historique des transformations de la ville à travers les grandes périodes de l'Histoire.

Les origines

Annemasse est d'origine celte et romaine (Namasce) et comptait entre 800 et 1 000 habitants sous l'empire romain. Son site ouvert l'a condamnée à une très longue stagnation, accentuée encore par la rivalité entre la cité de Calvin et les Princes de Savoie dont elle dépendait. Chef-lieu de canton sous le Consulat, Annemasse n'avait que 600 habitants au premier recensement de 1801 et vivait de l'agriculture et des marchés de Genève.

Le développement économique de 1860 à au milieu du XXe siècle

L'arrivée du train

L'aménagement de la voie ferrée Bellegarde-Evian en 1880, complétée par celle conduisant à Annecy et à Saint-Gervais va permettre le premier « décollage » d'Annemasse. Les premières industries s'installent malgré le régime pourtant contraignant de la Grande Zone Franche de 1860 qui faisait de Genève, la capitale économique et commerciale de toute la Haute-Savoie du Nord. Au recensement de 1911, Annemasse n'a encore que 3.300 habitants, mais un premier plan d'urbanisme lié à la construction de la gare permet de structurer l'ancien village-rue et d'étendre l'espace urbain.

Développement économique et urbain d'Annemasse

La guerre de 1914, ayant entraîné la fin du régime de la Grande Zone Franche, dite de l'annexion, la disparité entre le franc suisse et le franc français, consécutive au financement de la guerre par l'inflation, sont autant de raisons qui nécessitent un centre urbain pour l'approvisionnement de l'arrière-pays et de la basse vallée de l'Arve. Annemasse se développe fiévreusement et attire une population d'origine paysanne et étrangère. Les Genevois, de leur côté, ne veulent pas perdre le marché de la Savoie proche et installent à Annemasse usines et commerces. Les frontaliers sont alors suisses. Le décolletage et la petite mécanique stimulés par la guerre connaissent un nouveau développement. Annemasse passe alors de 6.000 habitants en 1926 à 8.000 en 1936.
Un plan d'urbanisme réalisé par un ingénieur de l'Etat, qui prévoit les futures voiries et l'extension du champ urbain, reçoit une première application. La guerre, l'occupation italienne puis allemande entraînent la coupure des relations avec Genève et un repli des activités suisses. Cependant, Annemasse accueille de nombreux réfugiés des zones de guerre et le transfert d'activités horlogères provenant du Doubs. Au début des années 50, près de 1.000 personnes travaillent donc dans l'horlogerie.

De la petite ville à la ville moyenne

Après 1950, Annemasse va connaître un développement presque continu marqué cependant par des temps d'arrêt assez nets. Entre les différents recensements, Annemasse et son agglomération enregistrent souvent l'un des plus fort accroissements de la région Rhône-Alpes et de la Haute-Savoie. La population d'Annemasse passe de 8.800 habitants en 1946 à 29.000 en 1990. Les communes voisines connaissent une progression sensiblement analogue.
Mais jusqu'en 1962-1965 le développement a été relativement équilibré. L'afflux de travailleurs frontaliers français, attirés par Genève et eux-mêmes remplacés jusqu'en 1974 par des travailleurs immigrés, entraîne une spéculation foncière et immobilière très grave. Le reflux de la main d'oeuvre frontalière entre 1975 et 1978 entraîne l'arrêt des constructions privées. La reprise à Genève après 1982 suscite une nouvelle fièvre puis une nouvelle pause, à partir de la fin 1990, suivie d'une reprise dans les années 2000. Avec un foncier très cher, le problème est de maintenir des activités industrielles dans une agglomération où les salariés sont attirés par Genève ; le renouvellement des industries et leur orientation vers des activités à haute valeur ajoutée (électronique, micro-mécanique, ultra-sons, capteurs) sont une donnée actuelle.
L'agglomération a perdu plus de 2.000 emplois industriels depuis 1975, largement compensés par ceux du tertiaire (services et commerces). Le plan d'urbanisme de 1950 a prévu l'extension d'Annemasse et l'aménagement d'une « seconde ville » au Perrier, réalisée dans les années 1970. Ces 20 dernières années, la ville s'est transformée et équipée (centre culturel, gare routière, salle des sociétés, centre technique municipal, Maison de l'Economie, aménagement du quartier de Romagny, Maison des Associations, Gymnase du Perrier, piétonnnier de la place de l'Hôtel de Ville et des alentours). La densification du centre est l'objectif fondamental avec l'axe gare-église Saint-André, ainsi qu'une meilleure intégration du quartier du Perrier qui a bénéficié d'un Contrat de Ville « préventif ». Au sein de la deuxième agglomération de la Haute-Savoie, la Ville-Centre doit jouer son rôle d'animatrice et incarner l'image française de la grande agglomération genevoise frontalière favorisée par son carrefour autoroutier et les perspectives avec la mise en place du CEVA avec Genève.